Lumière dans la nuit

« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement tourné vers Dieu. Tout fut par lui, et rien de ce qui fut, ne fut sans lui. En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes, et la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point comprise. » (Evangile selon Jean, chap. 1) 

La musique de Bach, avec ses lignes pures et ses architectures limpides, évoque cette première étincelle dans la nuit : rigueur lumineuse, équilibre céleste, comme une chandelle posée dans l’obscurité.

Puis viennent Debussy et Satie, qui glissent doucement entre les ombres. Leurs harmonies floues, presque impressionnistes, dessinent des paysages de nuit — des reflets d’eau, des clair-obscur. Le piano y devient murmure, respiration, comme une lumière vacillante mais persistante.

Enfin, les musiques traditionnelles d’Orient – qu’elles viennent de la Perse, du Proche-Orient ou de l’Asie centrale – apportent une chaleur ancienne, presque mystique. Leurs modes modaux, leurs rythmes lents et envoûtants, se tissent comme des fils d’or dans la nuit. Elles parlent d’un autre rapport au temps, d’une lumière intérieure, d’un voyage vers soi.

Et entre ces musiques, les mots.
Les textes lus prennent le relais : tantôt murmure, tantôt souffle. Ils n’expliquent pas, ils accompagnent. Ils éclairent, à leur manière, les zones d’ombre de notre écoute intérieure.

L’ensemble forme un tout :
Une traversée de la nuit portée par la lumière –
celle du son, du verbe, du silence et de l’invisible.