Du 3 au 28 avril
Exposition "Le chant des icônes"
du 3 au 28 avril
Krassimir Kostadinov, iconographe bulgare
Entrée libre
du mercredi au dimanche de 14h à 18h> Vernissage jeudi 4 avril, 18h30

Krassimir Kostadinov est iconographe et restaurateur. Il est né, vit et travaille à Sofia – Bulgarie. Il est diplômé de l’Académie Nationale des Beaux-arts à Sofia et a fait de nombreuses expositions individuelles d’iconographie originale et de copies de musées (Prague, Mainz, Vienne, Berlin, Sofia, Varna).
Dans la longue tradition bulgare, l’icône est liée aux moments de joie ou de recueillement, aux mouvements de l’âme les profonds et intimes. L’icône, décorative et lumineuse, protège, donne de la force et de la consolation, à l’aide de ses couleurs audacieuses et complexes.
Dans l’iconographie bulgare moderne ainsi que l’art de Krassimir, la planche de l’icône est en noyer, frêne, merisier et pin, les peintures sont des pigments végétaux mélangés avec du jaune d’œuf (tempéra à l’œuf), et pour la dorure – des feuilles d’or de 22-24 carats.
Réflexion sur l’art iconographique
Réflexion de Myriana Yanakieva, enseignante au Département d’études slaves de l’Université de Strasbourg, lors du vernissage de l’exposition.
L’iconographie est un art extrêmement difficile qui demande non seulement une parfaite maîtrise de règles sévères et de techniques variées. Il demande aussi de l’artiste d’y investir toute son âme, et ce qu’il y a de meilleur en sa propre personne. On dirait que cela est valable pour n’importe quel art, et c’est vrai. Mais la peinture d’icônes a cela de particulier qu’elle introduit l’artiste qui s’y est consacré en contact le plus intime avec ce qu’il y a de plus noble, de plus pur, de plus sacré dans notreexistence. Une belle icône ennoblit toujours l’espace dans lequel elle se trouve. Offrir ou recevoir une icône c’est toujours le signe silencieux d’une relation particulière entre les gens. Dans son essence l’icône est un art qui touche à ce qu’il y a de plus humain en nous ; un art qui incarne l’élan humain vers le spirituel et le sublime dans le sens le plus profond ; un art destiné à exprimer l’intuition de l’homme de son appartenance à un monde sacré, mais aussi une perception spiritualisée de la corporéité. L’image iconographique de l’aspect visible et charnel de l’homme ne suggère pas la dématérialisation du corps ou l’opposition entre le coprs et l’âme. Bien au contraire, elle suggère leur integrité parfaite et indivisible, ce qui rend possible la perception du coprs dans sabeauté et pureté absolue.
L’exposition de Krassimir Kostadinov est intitulée Le chant des icônes pour souligner l’analogie profonde qui existe entre l’iconographie et la musique : 1) les deux arts incarnent l’idée de l’harmonie, et 2) les deux supposent le respect le plus strict de règles incontournables, et donc, àtravers ces arts on prend plus clairement conscience des relations profondes entre contrainte etliberté dans toute création artistique. Krassimir Kostadinov lui-aussi, est absolument fidèle à latradition et aux exigences de l’iconographie, et en même temps, ses icônes ont une individualité trèsforte et reconnaissable…