Une illusion est une apparence qui passe pour une réalité. Si la „foi de Dieu“ est la réalité d’une confiance profonde qui permet de vivre à une personne, à partir de l’affirmation biblique que „Dieu croit en l’humain“, cette personne peut toutefois se tromper de Dieu. Le philosophe Karl Marx (1818-1883) a résumé les thèmes classiques de la critique de la religion par rapport au „risque d’illusion“ de la foi : l’homme projette par son imagination une version idéalisée de lui-même. La critique de la religion doit lui permettre de prendre conscience de ce dispositif spéculaire qui lui fait nommer « Dieu » ce qui n’est que son propre « reflet ».
Or, la Bible n’est justement pas le reflet d’un être humain idéalisé : elle représente une altérité qui introduit l’inconnu et „l’inconnaissable“ dans la connaissance de soi. Le risque de se „tromper de Dieu“ est limité dans la démarche rationnelle de la lecture éclairée de la Bible, qui se présente comme un vis-à-vis critique à la réalité du „croyant“, et combat elle-même l’illusion religieuse.