Théologien, historien, …

Figures de l’histoire du Temple Neuf : Gaspard Hédion
Théologien, historien et reconnu comme l’un des plus grands traducteurs de son temps, Gaspard Hédion a prêché à la cathédrale de Strasbourg pendant plus de 26 ans. Des quatre grands réformateurs de Strasbourg, Hédion a sans doute été le plus conciliant. Moins engagé dans les controverses, son goût des études l’a naturellement rapproché des milieux humanistes. Sa pensée se caractérise également par son refus d’employer la violence, par un souci missionnaire et par une volonté d’édification.
Un Réformateur trop peu connu
Gaspard Hédion est sans doute le moins connu des Réformateurs strasbourgeois. Et pourtant, vers la fin du XVIe siècle, Pantaleon Weiss écrivait à son sujet : « Il ne te sera pas possible de ne pas te souvenir d’un tel homme (Non poteris tanti non meminisse viri) » ! Hedion est né à Ettlingen en 1494. Il a étudié à l’université de Fribourg- en-Brisgau avant de se rendre à Bâle, où il se lie d’amitié avec Erasme et profite de l’enseignement de Wolfgang Capiton. C’est ce dernier qui le fait appeler à Mayence, pour prendre son poste de prédicateur à la Cathédrale. Là, il obtient un doctorat en théologie. Mais il est contraint de quitter la ville.
Hédion postule à Strasbourg et, en 1523, il est nommé prédicateur principal de la Cathédrale, poste que convoitait également Capiton. Il y prêche pendant plus de vingt-six ans. Après avoir acheté son droit de bourgeoisie, il prend définitivement le chemin de la Réforme, devenant l’un des quatre grands réformateurs de Strasbourg avec Matthieu Zell, Wolfgang Capiton et Martin Bucer. En 1524, il épouse Marguerite Drensz, une union qui sèmera pour plusieurs années le trouble dans sa belle-famille, dont une partie était restée fidèle à la foi traditionnelle.

“Hédion est arrivé, et il prêche le Christ avec vaillance et succès.” Martin Bucer.

Hélion, prédicateur de la Cathédrale
Hédion bénéficie d’une popularité certaine, liée en partie à son souci constant de préserver la paix de la cité. Esprit ouvert et conciliant, il œuvre comme médiateur et participe à l’établissement de la Réforme dans plusieurs régions, notamment le pays du comte de Furstenberg, le comté d’Hanau-Lichtenberg et le Palatinat. Il joue par ailleurs un rôle important dans l’élaboration du système scolaire de la ville. Soucieux des questions sociales, il est à l’origine de la création d’un internat au couvent Saint-Guillaume, destiné aux étudiants pauvres. L’une de ses grandes préoccupations est l’édification du plus grand nombre, comme l’atteste son entreprise de traduction de grands auteurs.
À partir de 1549, lorsque Charles Quint promulgue l’Interim, Hédion remplace Martin Bucer à la tête du Convent ecclésiastique strasbourgeois – ce dernier étant obligé de s’exiler en Angleterre. La cathédrale devient un lieu de culte catholique : aussi Hédion doit-il quitter sa chaire en janvier 1550. Dès lors, il prêche dans l’ancienne église des Dominicains, l’actuel Temple Neuf, et ce jusqu’à sa mort. En 1552, il est emporté par une épidémie de peste qui ravage Strasbourg.
« Il faudrait veiller sur les écoles, afin que la jeunesse soit éduquée à honorer Dieu” Gaspard Hédion.